Extrait du livre Lâchés lousses, les fêtes populaires au Québec, en Acadie et en Louisiane, éd. VLB 1982

« Le courir du Mardi Gras, c’est une expédition dans la campagne d’une troupe de joyeux cavaliers ayant à leur tête un capitaine qui se porte garant de leur bonne conduite. … À chaque maison le capitaine va demander si on veut recevoir les Mardi Gras. Si c’est oui, il baisse son drapeau blanc; alors les cavaliers foncent au galop sur la maison, ils descendent de leurs chevaux, dansent et chantent la première partie de la chanson des mardi gras accompagnés par le groupe de musiciens.

Les Mardi Gras se rassemblent une fois par an
Pour demander la charité
Ça va aller de porte en porte
Tout alentour du moyeu
…
Donnez nous autres une petite poule grasse
Pour qu’on se fait un gumbo gras
Donnez nous autres une petite poule grasse
Mais tout alentour du moyeu »

« En Europe, autrefois, c’était la fête de quémande, la fête des pauvres, la fête des paysans , une fête du peuple. Les chapeaux coniques sont une forme de parodie de la noblesse, la mitre, le chapeau traditionnel pour le mardi gras parodient la religion. Dans le cadre de cette fête, les gens se permettent de se moquer d’eux. Il n’y avait pas de conséquences, tout était permis cette journée-là!

… Dans le temps, les mardi gras allaient à pied. Le fait d’aller à cheval est le mélange de deux traditions; celle du hors-la-loi et du quémandeur… Il y a des aspects agressifs quand on fait la charge, et passifs parce qu’on demande la permission avant et qu’on danse pour recevoir quelque chose. » (Barry Ancelet)